mardi 9 mars 2010

Luc Thiburs à la Chapelle st julien (Petit Quevilly)


 


Vernissage vendredi 12 mars à partir de 19 heures.

Luc Thiburs est professeur attaché aux cours post et périscolaires à l'Erba de Rouen.
Exposition Armozanie à la Chapelle St julien mars 2010 La chapelle située entre collège moderne et hôpital, comme un objet décalé et pourtant ultime témoin d’une époque révolue mais bien présente.

Origines de l’iconographie
Mon défi fut de réaliser des estampes qui puissent s’intégrer dans la chapelle, j’ai inventé depuis une quinzaine d’année un monde d’un futur antérieur, une uchronie, comme si à un moment donné de l’histoire, je reprenais tout à zéro et je recommençais. Pour la chapelle nous sommes au XIIème siècle le pays se nomme Armozanie, c’est un territoire de croisement de cultures qui vont de la Mozarabie à l’Arménie. On ne sait quand est apparu cette principauté, mais à cette époque L’Aïvil est déjà sa capitale et Alaredde Sisdumpe la dirige depuis son palais.
Les origines normandes des princes sont indéniables et une filiation avec les Hauteville pourrait se confirmer dans les années à venir. Certains pensent que la captivité de Bohémond de tarente à Niksar pourrait avoir donné naissance à cette dynastie.

Comment introduire des estampes
Mes estampes sont en référence è cet univers héliographique du XIXème siècle, sorte de paradis perdu, où l’architecture était image.
Mon imaginaire est né de ces images de monuments généralement en ruines photographiés tout le long de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, je pense particulièrement à Hippolyte Bayard, un des inventeur de la photographie et dont l’œuvre à presque disparue, ou plutôt est-elle égarée quelque part et pourrait bien dévoiler quelques surprises quand on sait que lors de la mission héliographique que lui a confié Prospère Mérimée il était chargé de la Normandie.

L’estampe comme support de cette mémoire du futur antérieur
Je conçois les arches qui font le tour complet de l’édifice, comme des portes s’ouvrant sur ce futur antérieur qui s’incarne par 40 estampes présentant des points de vue resserrés autour de la ville  

Le traitement des estampes n’est pas ordinaire
Chacune des estampes est constituée de plusieurs passages sur des matrices différentes, il s’agit d’évoquer de suggérer mais non de désigner ces points de vue, comme un archéologie de l’image, chaque surface de l’estampe devenant un territoire de mémoires que les passages effacent, suggèrent, précisent, recouvrent, par les effets du hasard ou d’une stratégie complexe ... et peu à peu d’image devient matière, le support fusionnant dans l’encre.

Un travail de couleur comme une peinture sans geste
Dans la chapelle, les estampes de couleur tentent un dialogue avec la fresque.
Mais ici la couleur est indicielle, elle renseigne plutôt qu’elle n’enseigne. Et il est probable que certaines d’entre elles continuent à être travaillées après cette présentation.

De l’estampe dite « originale » à la Méta gravure
On s’éloigne de l’estampe comme édition ou l’on reproduit plusieurs fois la même image, il ne s’agit pas de produire un geste autographique mais de le neutraliser pour aller au-delà.

Un accrochage éphémère et fragile
Imprimées sur un papier de 30 grammes au mètre carré, l’impression est toujours un risque et l’accrochage flotté est là pour souligner la fragilité d’une pensée artistique du parti pris, toujours à la merci de l’indifférence et de la censure.
Luc Thiburs

Environnement musical : Eric Cordier
Une permanence est assurée par Luc Thiburs les mardis de 9 heures à 19 heures.
 
Exposition du 12 au 28 mars 2010
Du vendredi au dimanche, de 14h à 18h.

Chapelle Saint Julien
Rue de l'Esplanade
76140 Le Petit-Quevilly 
02 35 63 75 73