mardi 15 janvier 2013

Simon Ripoll-Hurier à la Galerie MAM pour ABRUIT Art Sequana 2







"DREAMLAND" SIMON RIPOLL-HURIER 

Vernissage samedi 19 janvier  à partir de 18h 
Exposition du 19 janvier au 16 mars 2013 réalisée dans le cadre de 
"ABRUIT — ART SEQUANA / Art contemporain du Havre à Paris" 


Ouverture les jours de projection et sur rendez-vous 
Chaque vendredi: séances à 16h - 16h45 - 17h30 - 18h15 
Chaque samedi: séances à 14h - 14h45 - 15h30 - 17h15 - 18h - 18h45 

Dimanche 16 février: rencontre avec Simon Ripoll-Hurier et les musiciens Jérémie Bastard, Benjamin Bonaventure, Rémy Bosc, Guillaume Laurent, Lucas Morin, André Pasquet, Jean-François Riffaud, autour d'une projection-brunch à 13h. 

Samedi 16 mars: Boum de clôture de 17h à 21h à l'occasion de la sortie du disque "Dreamland" 


Quoi de mieux pour comprendre le processus de création que de documenter, en temps réel, par un dispositif original, la création, par exemple, d’un morceau de musique, pourquoi pas d’une chanson. — Mais c’est impossible, le processus échappe à la description, ça se passe toujours dans la tête du créateur et, à moins d’y planter des électrodes on ne saura jamais ce qui s’y passe. — Eh bien, documentons un processus de création collective. Demandons à un groupe d’amis de produire ensemble une œuvre. — Mais cela n’aura jamais ni début, ni fin ? — Alors, imposons et le début et la fin ! La fin, c’est facile, à 17h ce jour vous donnez un spectacle, il y aura du monde, la chanson doit être finie, enregistrée. — Très bien, mais le début, comment voulez-vous qu’il y ait un début, on ne sait jamais quand ça commence la création ? — Ah, mais alors nous allons plonger dans les arcanes du rêve. Voilà, nous allons faire comme dans l’Antiquité, dans les temples, quand on voulait recevoir l’injonction d’un dieu : nous allons dormir tous ensemble, dans un campement de fortune et demander à l’un de nous de faire un rêve et de le noter, et au matin, c’est ce rêve qui nous servira de cristal, d’indice pour déployer notre œuvre. — Mais en supposant qu’il rêve et qu’il se souvienne de son rêve, comment documenter ce qui se passe, on ne va rien pouvoir suivre, tout va se mélanger ? — Eh bien, nous allons imaginer une œuvre graphique dans et en plus de l’œuvre musicale à créer. Nous n’avons peur de rien ! Voilà, nous allons tout écrire au tableau, sur un écran transparent, et derrière, en ombre chinoise, nous apparaitrons nous les créateurs collectifs de l’œuvre à faire. Nous nous rendrons visible comme on le ferait d’un cerveau de rat qu’on aurait ouvert par quelques incisions habiles à l’inspection. 

Voilà, c’est exactement pourquoi nous aimons tant le terme d’enquête : il y a d’abord une œuvre musicale, une chanson ; ensuite, il y a une œuvre graphique — un film et une installation —, et, ensuite, il y a un document sur un phénomène affreusement difficile à suivre : l’œuvre, ce qu’exige l’œuvre qui s’impose peu à peu aux auteurs alors que, à tout instant, ils pourraient arbitrairement décider d’aller dans un sens ou dans l’autre. Mais non, voilà, au fur et à mesure, ils ne peuvent plus. Depuis le rêve envoyé par les dieux — ou l’inconscient ou les neurones — au psychagogue endormi, jusqu’au montage final et au montage du film monté sur le montage final, l’œuvre gagne en consistance. Elle s’impose. Elle est créée et créante. Comment ? Eh bien regardez et écoutez. Vous verrez bien. 

Bruno LATOUR, janvier 2013 



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