mercredi 5 octobre 2011

Simon Nicaise au 6b (Saint Denis)




Vernissage de l'exposition Outre-Forêt (3ème volet d'un cycle d’expositions au 6b), samedi 1er octobre de 17h à 21h au 6b.

avec:

Yasmina Benabderrahmane
Nicolas Delprat
Wilhelm von Gloeden
Aurélie Godard
Guillaume Liffran
Colombe Marcasiano
Simon Nicaise
Andrés Ramirez
Josué Rauscher
Claire Tabouret

Commissaires : Mathieu Buard & Joël Riff

Simon Nicaise a obtenu le DNSEP à l'Erba de Rouen en 2008. 

L’Outre-Forêt est une zone du Nord de l’Alsace coupée du reste du pays par une épaisse barrière d’arbres. À une époque où les bois ne se traversaient qu’à pieds ou à cheval, cette frontière forestière avait la réputation d’être périlleuse voire infranchissable. La réalité de cet au-delà était alors nimbée de mystères : rares étaient ceux qui osaient s’y aventurer pour pouvoir en témoigner.

Le 6b à Saint-Denis incarne aujourd’hui l’exotisme de cette contrée, par l’excentricité de sa localisation.
Comme spectateur de l’Outre-Forêt, nous avons invité le parcoureur à trouver sa place, celle de son regard, à définir les points de vue sur et pour les œuvres, à interpréter les médiums et les narrations construites par ces rencontres ; La perspective monofocale puis la pluralité des visées auront dessiné les qualités d’une esthétique de l’outre, du dépassement et d’une qualité de présent. Dans la frontalité et les brumes s’installait l’expérience sensible, le sentiment manifeste d’une embarquée, d’être soit même pris dans le champ des œuvres.

Dans cette nouvelle distribution à l’horizon déployé, le sol et le ciel détermineront une topographie béante, où l’échelle des œuvres définira l’espace, qualifiera la perception que l’on en a, et possiblement méjugera de ses proportions. Ainsi du premier plan aux lointains, la netteté construit des panoramas flexibles, permis par l’abattement des cimaises. Du micro au macro, la pulsion du voir, le « scopique » donc, sera entretenue dans une tension, dans l’outrepassement de la présence de l’observateur, oscillant entre grands formats et agrégats accessibles, à la portée de la préhension. Aussi, si toute déambulation suppose un terrain, une aire, l’espace ouvert de l’exposition découpera des interstices, des vides, des strates visibles, que les œuvres habiteront pour construire dans cette forêt comme une ouverture, prolongement de la vision romantique. Se retrouvant à l’orée d’une clairière, face à une plaine, au creux d’une vallée, sous la canopée haute d’une forêt dense, le spectateur devra être attentif à la configuration dans laquelle il pénètre enfin. S’imposent des cadres, des champs, en somme des seuils à franchir qui instruisent une dimension paradoxale et dramatique, où serait déjoué la certitude de l’immédiateté.

Développée telle une scène pastorale, l’outre-forêt sème l’idée d’une vision idyllique. Ce troisième volet découvre des panoramas autant qu’il disperse les œuvres. Ce qui de loin ouvre une perspective est de près ce qui définit la perspective des autres. La relativité de ces points de vues encourage le spectateur à collecter ou à herboriser, berger pour un temps.

Cueillir les horizons, affranchir les allers-retours.

Exposition du samedi 1er au samedi 8 octobre 2011
Ouvert sur rendez-vous

Le 6b
6-10 quai de Seine
Saint-Denis
http://outreforet.wordpress.com/
A quelques minutes à pied de la gare RERD Saint-Denis