jeudi 10 mars 2011

Miguel Angel Molina au 6b (Saint Denis)




Vernissage de l'exposition Commettre samedi 12 mars à partir de 16h00 au 6b à Saint Denis, performances à partir de 18h30 par Roxane Borujerdi, Rosa Mesa et Nicolas Puyjalon.

kurt-forever présente
COMMETTRE
avec:
Nadia Agnolet, Raphaël Barontini, Amélie Bertrand, Clément Borre, Roxane Borujerdi, Sébastien Busson, Vincent Busson, Axelle Cannet, Ariel Fleiszbein, Benoît Géhanne, Edgar Guilmoto, Nicolas Malclès-Sanuy, François Mendras, Rosa Mesa, Miguel-Angel Molina, Nicolas puyjalon, Taroop & Glabel, Céline Vaché-Olivieri
 
Communiqué de presse:

« On donne au public essentiellement ce qu’il demande en puisant dans le réservoir des idées nouvelles ce qu’il faut pour le colorer d’un modernisme de bon aloi tourné vers le progrès. »
Abraham Moles, Psychologie du kitsch

Une oeuvre d’art est essentiellement une notion juridique, puisque son existence même, comme sa forme, sont toujours rapport aux lois. Ou bien répondant des préceptes de l’économie symbolique – dans ce cas l’oeuvre confirme l’archétype, impose le dogme canonique - ou bien point de retournement de la loi, alors l’oeuvre devient exception et matérialise l’impossible, l’interdit. Dans cette idée, COMMETTRE, c’est, bien sûr, chercher l’irrégularité plutôt que la façon dont on peut édicter l’exemple.
 
On a vu récemment se multiplier les avertissements et autres formes d’autocensures aux entrées d’expositions diverses. Il est pourtant bien moins aisé de relever l’infraction dans le champ de l’art contemporain que ce que cette actualité ne veut faire croire. Si l’on refuse de tomber dans le puritanisme sécuritaire d’une politique culturelle qui tient à confondre un nu d’enfant et n’importe quelle image à caractère pédophile, ou à réduire toute photographie montrant une injection par intraveineuse à ce seul décalque simpliste du signifiant au signifié, et à le raccourcir encore à une incitation univoque à la consommation illicite, si l’on refuse ces oeillères là, enfreindre les règles n’est pourtant pas si simple. Parce que les problématiques et pratiques contemporaines reposent pour grande part justement soit sur la transversalité – sur le mélange des genres, c’est-à-dire précisément ce qui, à la croisée des domaines, est hors-la-loi -, soit sur l’anomalie. A ce point qu’être déviant est d’ailleurs devenu une bonne chose, académiquement parlant.
Alors, comment commettre ?
 
Peut-être, justement, en relevant ce leurre : que, dans les productions contemporaines, l’irrévérence fonctionne pour grande part maintenant sur le modèle de l’académisme, en un système fermé, incapable de dépasser certaines règles du jeu. Alors, si la lèse-majesté n’y est plus qu’une manière stéréotypée, une façon comme une autre de restituer ce que la doxa présuppose, il faut a contrario espérer certaines hardiesses dans tout ce qui porte atteinte à ce nouveau consensus. Ainsi, kurt a choisi de focaliser sur des oeuvres moquant cette paresse – mais s’en jouant presque par mimétisme, biaisant juste assez, dans le propos ou dans la forme, pour déroger au confort des exigences moyennes et facilement acceptées.
 
Rien de tel pour attenter à la médiocrité du conformisme que d’ancrer la riposte précisément dans les habitudes cognitives de qui l’envisage. Rien de tel que de revêtir le masque du kitsch, celui là qui reproduit les modes de pensée apriorique et ménage la reconnaissance. On connaît ce faux-semblant au travers duquel s’instaure et perdure une mémoire sémantique normalisante. Alors, en contre, dans l’excès ou par un léger écart, ne pas redouter le pastiche, ni l’outrance : le fard trop évident contrevient au bon goût, permettant aussi de dresser son portrait à charge.
Marion Delage de Luget

Exposition du 12 au 20 mars 2011,
du mercredi au dimanche, de 14h30 à 19h00
et sur rendez-vous
/ 06 71 37 97 63

Au 6b :
6-10 quai de seine
93200 St Denis

Rer D ou train ligne H, station St Denis gare
métro ligne 13, station St Denis Basilique
Tramway ligne 1, terminus St Denis gare
www.le6b.org