jeudi 10 février 2011

Florence Chevallier au Musée Niepce

Etienne Carjat, CH. BAUDELAIRE, c. 1860
© musée Nicéphore Niépce / Succession Lamarche-Vadel et Lamarche

Vernissage de l'exposition BLV 4, Conversations entre oeuvres, samedi 11 février 2011 au Musée Nicéphore Niepce à Chalon sur Saône.

avec:

Berenice Abbott, Lewis Baltz, John Coplans, Hamish Fulton,  Paul-Armand Gette,  Bettina Rheims, Keiichi Tahara, Heinrich Kühn, Thomas Ruff, Étienne Carjat, Étienne Neurdein,  Walker Evans, William Klein,  Félix Nadar, Florence Chevallier, Sophie Calle, Alfred Stieglitz, Umbo

Commissariat de l’exposition : Sonia Floriant



Depuis son dépôt en 2003 par ses ayants droit, la collection de Bernard Lamarche-Vadel est devenue un objet d'études et d'expériences pédagogiques. Le musée Nicéphore Niépce ne cesse de renouveler le regard sur cette collection par le biais de la recherche et de ses applications muséographiques et technologiques [Corpus, [blv] 1, [blv] 2, [blv] 3 et [blv]4].

Avec [blv]1, nous installions la collection au coeur du musée par un premier hommage au collectionneur, à sa collection.

[blv]2 mettait en évidence cette relation particulière que le collectionneur entretenait avec la mort à travers deux artistes qu'il a portés et qui l'ont accompagné jusqu'à sa fin, Jean Rault et Jean-Philippe Reverdot.

[blv]3 rendait compte de la partie moins connue de ce dépôt, la collection de livres photographiques (1 300 ouvrages photographiques). Corpus (2003-2006), reformulé à Arles pour le festival de photographie 2010, était l'occasion de renouveler cette expérience technologique et muséographique de la restitution numérique de la collection dans sa globalité, sans confiscation et sans contrainte de lieu (1 500 images).

Enfin, [blv]4 fait la lumière sur la vision de Bernard Lamarche-Vadel sur sa collection photographique, sur sa portée, sur son lien avec une histoire de la photographie et plus généralement une histoire des arts (la littérature et l'art). C'est par un petit ensemble que nous faisons à nouveau une incursion dans cette collection, les quelques pièces historiques majeures, pour mener conversations avec l'ensemble conséquent constitué par les pièces contemporaines.

Toute collection constituée par un seul et même individu, sur une certaine durée, laisse apparaître ses déterminations. La surreprésentation d'un artiste par le nombre de ses images ou la présence d'un élément hétérogène ne crée pas de dissonance ou d'écart. Dans la collection de Bernard Lamarche-Vadel, marquée par des photographes contemporains des années 1980-1990, la photographie ancienne ou antérieure à cette période, ne représente rien numériquement au regard des 1 500 numéros.

Le collectionneur n'a pas spécialement motivé ce petit ensemble. Pourtant, un peu à la manière d'un encyclopédiste, il a assemblé systématiquement autour de grandes catégories historiques: le paysage américain; le portrait (le portrait mortuaire); la photographie documentaire, commerciale, de mode; les expérimentations pictorialistes; l'architecture; la photographie d'amateurs, etc.

Autour de ces quelques oeuvres historiques et, pas les moindres, Watkins, Abbott, Evans, Stieglitz, Kühn, Umbo, Carjat, Man Ray, Nadar, Neurdein, gravite ainsi un vaste ensemble contemporain dans lequel nous sommes allés puiser pour opérer une sélection «idéale».

Au-delà des différences de format, de couleur, de cadre, de cadrage, nul écart entre ces morceaux choisis ou s'il y en a un, il est purement chronologique. Car, en les rapprochant les uns des autres, sur chaque cimaise, nous avons mis en évidence les relations des conversations possibles.
Carleton Watkins converse ainsi avec Hamish Fulton et Lewis Baltz ; Umbo avec Bettina Rheims et Keiichi Tahara ; Heinrich Kühn le pictorialiste avec Paul-Armand Gette et John Coplans ; Thomas Ruff avec Etienne Carjat et Etienne Neurdein (photographes du 19e s.) ; Berenice Abbott et Walker Evans avec William Klein et Lewis Baltz ; Félix Nadar avec Florence Chevallier et Sophie Calle.
Seul The Steerage d’Alfred Stieglitz, placé dans la proximité des autres œuvres, arrive en décrochement. Pièce rare et pièce-phare de l’Histoire de la photographie. Mais des conversations jugées peut-être plus dignes de cette Histoire-là peuvent avoir lieu : Coplans admirait Watkins, Kühn a travaillé avec Stieglitz, la photographie allemande d’un Ruff est liée aux images des années 30 d’un Umbo, etc.

Mentalement, toutes les conversations sont possibles, les cimaises peuvent être perturbées et les catégories traditionnelles d’exposition rétablies. Chacun y fera la conversation qu’il voudra.


Cette exposition a déjà été présentée à L’imagerie de Lannion du 16 octobre au 27 novembre 2010. Elle est ici, au musée Nicéphore Niépce, remaniée, repensée, reformulée en fonction de la spécificité du lieu et surtout, elle vient prolonger, s’inscrire dans la continuité des expositions précédentes BLV1, BLV2, BLV3 et Corpus.


Un catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition :
INCLINATIONS
LA COLLECTION SELON BERNARD LAMARCHE-VADEL
Texte : Isabelle Tessier, Danielle Robert-Guedon
François Cheval, Sonia Floriant, Michèle Chomette, Gaëtane Lamarche-Vadel
Filigranes Editions
ISBN 13 : 978-2-35046-199-1
25 €


Exposition du 12 février au 15 mai 2011
De 9h30 à 11h45 et de 14h00 à 17h45 
Tous les jours sauf le mardi et les jours fériés


Musée Nicéphore Niepce
28, Quai des Messageries
71100 Chalon sur Saône
Téléphone : 03.85.48.41.98
Fax : 03.85.48.63.20