mardi 25 janvier 2011

Guillaume Viaud au Centre culturel Jean-Pierre-Fabrègue (Saint-Yrieix-La-Perche)


Guillaume Viaud, Walking Piece, 2008. 
Extrait d’un ensemble de 8 photographies accompagnées d'un sac à dos de miroirs
46 x 61 x 2,5 cm. Collection FRAC Limousin. © G. Viaud

Vernissage de l'exposition de Guillaume Viaud La sortie est au fond de l'espace au Centre culturel Jean-Pierre-Fabrègue à Saint-Yrieix-La-Perche le jeudi 20 janvier 2011 à 18h. Exposition organisée par le FRAC Limousin.


Né en 1983 à Bernay et diplômé de l’Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rouen en 2006, le jeune Guillaume Viaud s’est notamment fait remarquer en 2009 lors du 54ème Salon de Montrouge. Il y exposait « Walking Piece », soit un cube recouvert de miroirs et équipé de sangles pour être porté sur le dos et, au mur, un ensemble de huit tirages photographiques en couleur. Ces photographies, prises par une tierce personne, montrent l’artiste équipé de son cube-miroir à dos qui arpente le fameux jardin de Claude Monet à Giverny, au milieu des massifs de fleurs. Cette série de photographies documente la promenade de l’artiste selon différents points de vue. La variété des cadrages peut montrer le porteur de dos, ou de trois-quarts, au premier plan de l’image, ou disséminé dans la végétation, parmi les touristes, silhouette parmi d’autres. Les faces visibles du miroir démultiplient l’environnement végétal jusqu’à suggérer un phénomène d’incrustation visuelle. Ainsi, alors que l’artiste est tout à l’arrière-plan, il ne se distingue de l’environnement que par le reflet brillant et carré de son cube-miroir qui devient une sorte de signal aveuglant.
En même temps qu’il revisite ce haut-lieu d’inspiration pour Claude Monet devenu site touristique, Viaud nous entraîne dans des jeux perspectifs inédits. Son sac à dos est un outil rudimentaire qui démultiplie les points de vue et, du coup, nous donne à voir d’autres approches du réel qui ne sauraient être réduites à une seule photographie, mais ici à huit, cette sélection valant pour toutes les autres potentielles.
Le jeune artiste s’interroge sur les limites du monde et de sa représentation. La série des mètres rubans articulés démontre, sous formes de reliefs, son intérêt pour la relativité de la mesure présentée ici sous forme de ligne brisée, comme un souvenir accidenté des Stoppages-Etalons de Marcel Duchamp.
Ailleurs, dans une photographie prise au bord d’un lac désolé, l’artiste se présente en observateur qui donne l’échelle, un peu comme dans certains tableaux de Gaspard Friedrich. A ses pieds, des coussins miroitant reflètent les couleurs du paysage. On imagine qu’il s’est assis dans cette position après avoir marché avec une infinie précaution, sur ces coussins argentés, sans laisser de trace. Cette action symbolique affûte notre regard et suggère une subtile délicatesse.
Arpenter, remesurer et se confronter physiquement au réel avec des outils simples, parfois archaïques, telles sont les voies empruntées par Guillaume Viaud pour creuser l’espace et y redécouvrir de nouveaux points de fuite. Comme il l’annonce lui-même, « la sortie est au fond de l’espace ».



Exposition du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h,
le samedi de 10h à 12h; entrée libre

Télécharger le communiqué de presse


Centre culturel Jean-Pierre-Fabrègue
6 avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny
87500 Saint-Yrieix-La-Perche
Tél. : 05 55 08 88 77 / 78
culture@saint-yrieix.fr
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