lundi 14 décembre 2009

Morgane Fourey à la Maison des Arts de Grand-Quevilly



Paysages

 
Colonnes

Vernissage de l'exposition PERSPECTIVES mardi 15 décembre 2009 à 18h30

Sol Lewitt
Jan Dibbets
Sean Scully
Eduardo Chillida
Kate Shepherd
David Hockney
Pierre Alechinsky
Antonio Saura
Nigel Hall
Morgane Fourey


Morgane Fourey a obtenu le DNSEP à l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rouen en 2008

Communiqué de presse:
Perspective : « Art de représenter les objets sur une surface plane de telle sorte que leur représentation coïncide avec la perception visuelle qu'on peut en avoir. »
Sous l’apparente simplicité de cette définition du Petit Robert, se cache en fait toute l’ambigüité de la position du regard et des illusions de la perception qui révèlent les limites de la perspective géométrique.
Ce que nous montrent ces estampes d’artistes majeurs de la création contemporaine, c’est, au contraire, la diversité des perspectives  conçues comme la représentation d’espaces intégrant de nombreuses dimensions. Il ne s’agit plus d’appliquer des procédés optiques mais de traduire des expériences sensibles ou de construire des explorations mentales. La multiplicité des approches libère le point de vue de chacun et instaure un dialogue dynamique avec l’œuvre d’art.
A cet égard, la gravure de Pierre Alechinsky « Embrasure » est tout à fait révélatrice. Le regard du spectateur est guidé par la forme de la fenêtre comme le point de vue d'une perspective géométrique sans appréhender aucune réalité à l'intérieur de cette ouverture. Ici, le peintre éclate l'espace, et le recompose en créant autant de foyers dynamiques qui imposent à l'œil un mouvement constant.
L'espace comme objet d'étude, tel est le postulat de la série de linogravures « Isometric Figures» au travers desquelles Sol LeWitt nous propose une manière d’analyser, de structurer, de comprendre un objet dans l'espace. Cet artiste américain de renommée mondiale appartient à la génération de créateurs qui, au cours des années 60, a secoué la scène artistique avec une nouvelle plate forme esthétique connue sous le nom d'art minimal. Sol LeWitt a délibérément simplifié les formes à l'extrême et les a ramenées à leur structure élémentaire : « J'ai commencé par l'idée de poser une ligne sur un mur, avant de faire des cubes tracés selon un principe isométrique, car dans un sens, cela les aplanit, et je me suis toujours efforcé de respecter la planéité du mur ».
Le mystère que recèlent les œuvres de Kate Shepherd vient du contraste entre un fond uni, lumineux, issu du minimalisme et une structure géométrique faite de fines lignes blanches tracées à main levée avec toutes les vibrations subtiles que la méthode implique. Ces frêles constructions évoquent ici des architectures intérieures, des perspectives.
L'œuvre de Jan Dibbets se focalise sur les mécanismes de la perception- effet d'optique et jeu de dilatation de la rétine- et sur la notion de point de vue. Il découvre qu'une photographie dont le sujet est prélevé dans la réalité, peut, par un jeu de plans, s'abstraire de son contexte. L'observateur immobile-cette fiction sur quoi repose la perspective classique- n'existe plus, il est absorbé par la somptuosité du paysage.
De même, Sean Scully utilise la photographie comme point de départ de ses compositions. Il transforme une image réelle (la photographie d'une chose) en image abstraite (un rythme, des proportions) entièrement issue de l'imaginaire et qui retient cependant en elle une référence à la réalité. La composition  du tableau épouse le mode de construction de certains murs photographiés par Scully qui travaille à une fragmentation de l'ordre ; il en résulte une géométrie qui à mesure qu'elle se fait moins précise, moins confiante et moins présomptueuse, devient du même coup plus poétique, plus mystérieuse, plus intime.
De manière analogue, David Hockney et Antonio Saura montrent comment il est possible de détourner les codes de la représentation perspective dans un traitement très sensible du dessin et du modelé.
Eduardo Chillida est considéré  comme l'un des plus grands sculpteurs du XXe siècle. Son œuvre impressionne et apporte d'étranges questionnements à travers un minimalisme exemplaire, les oppositions s'entrechoquent d'une manière titanesque. Le béton, le fer, la pierre ou le bois sont utilisés pour créer des jeux de plans et jongler avec l'espace. Les œuvres sur papier d'Eduardo Chillida suivent des principes homologues à ceux de ses sculptures. Il continue de solliciter l’air, de dessiner les contours de ce qu’on oublie. Le vide, qui n’en est plus, s’insinue en creux et réclame sa part.

Nous accueillons dans cette exposition le travail d'une jeune artiste rouennaise, Morgane Fourey qui traite du vide et des transcriptions en volume des espaces interstitiels sous l’effet de la perspective. Dans sa dernière sculpture «Paysage» réalisée pour cette exposition à la Maison des Arts, Morgane Fourey questionne l'espace de représentation dans ses relations dynamiques et d'interdépendance aux corps qu'il accueille. Ce dont il est question dans son travail de sculpteur c'est le rapport intime qu'entretient l'artiste à l'espace et la façon dont elle l'expérimente, le contraint, le vit. 


Du 15 décembre 2009 au 31 janvier 2010.
A partir de la collection d’estampes de la Galerie Lelong, Paris.

Accès à la Maison des Arts de Grand-Quevilly :
Depuis Paris : gare Saint Lazare / Rouen Rive Droite
Ligne de métro depuis Rouen : direction Georges Braque, station Kennedy
Croisement de l'avenue des Provinces et de l'allée des Arcades
Centre ville, proximité théâtre Charles Dullin

Contact :
Aurélie Sement, 02.32.11.09.78

maisondesarts@ville-grand-quevilly.fr