jeudi 17 décembre 2009

Johan Creten à la Galerie Emmanuel Perrotin



Anna, 2009
Grès émaillé, émaux lustrés
(Production au European Ceramic Work Center,
Pays-Bas) 100 x 70 x 15 cm


 
ARM Hommage à Palissy,   2008
Grès émaillé, émaux lustrés (Production au
European Ceramic Work Center, Pays-Bas)
100 x 65 x 45 cm


 
Vue de l’exposition  Ex Natura  au Musée de la
Chasse et de la Nature, 2008



  I am a Good Horse on a soft Brick,
2005-2009, bronze, 187 x 67 x 48 cm



La Galerie Emmanuel Perrotin présente l’exposition Dark Continent qui réunit un ensemble d’œuvres monumentales inédites, du 9 janvier au 13 mars 2010. 
 

Le titre de l’exposition inspiré de la célèbre formule de Freud révèle toute la complexité de l’univers de Johan Creten. La Femme et ses circonvolutions fascinent l’artiste. Elle s’incarne sous les traits de la reine mère nourricière ou dévorante, créatrice ou destructrice.
Johan Creten découvre la force cachée de la terre derrière l’apparente fragilité de la céramique. Il privilégie cette technique polymorphe dès 1984 et développe l’art de la métamorphose. L’artiste utilise, notamment pour les œuvres de grand format, la technique du bronze à la cire perdue ou le grès émaillé - qu’il avait déjà explorée pour l’exposition Contrepoint 2 au Louvre en 2004 - afin de retrouver la finesse des plis de la terre.
Les œuvres de Johan Creten semblent échappées des fables, contes et merveilles symbolistes. Elles empruntent à la fois aux grottos de la Renaissance, où règne une Nature artificielle, au maniérisme d’Arcimboldo et de Bernard Palissy mais aussi aux cabinets de curiosité qu’il réactive lors de son exposition très remarquée en 2008 au Musée de la Chasse et de la Nature.
Le Rocher, 2010 de la série «Odore di Femmina» renoue avec un motif récurrent depuis 1986, celui de la femme fleur. Cet immense buste de 2m75 de haut, une tonne de bronze à la patine noire formé d’une multitude de fleurs suggérant des vulves, trône à l’entrée de la Galerie.
Invitant à la contemplation, cette sculpture porte en son sein une ruche en bronze dorée pouvant recevoir un essaim vivant. Comme un fruit généreux et bourdonnant elle se montre désirable et inaccessible.
Le Génie, 2009 un ectoplasme semble s’échapper d’un socle ovoïde après que celui-ci a été « frotté-touché », comme le génie des Mille et un nuits.
The Collectors, 2008-2009  figurent trois écureuils énigmatiques en grès émaillé d’une hauteur exceptionnelle (2m), réalisé avec le soutien du European Ceramic Work Center aux Pays-Bas, tels des caryatides masculines, ou des dieux égyptiens. Forts d’une sagesse millénaire, ils tiennent ou offrent aux visiteurs des objets précieux.
The Cradle, 2009 reprend le modèle des couffins en osier présents dans la peinture des Primitifs Flamands. Ici, l’objet en bronze dorée signifiant une sorte d’alcôve ou de croix christique/de la passion surmonte un socle phallique et iconoclaste. Ce trompe-l’œil d’une grande prouesse technique révèle les préoccupations de l’artiste pour l’intime, les liens familiaux et le destin individuel.
Dans I am a Good Horse on a soft Brick, 2005-2009 une femme aux courbes voluptueuses, divine et sensuelle, chevauche une forme rappelant les lingam hindouistes, symbole de l’union des puissances féminines et masculines.
Les œuvres murales évoquent par leurs formes et leurs émaux irisés et chatoyants les fonds marins ou des vulves surdimensionnées dont Dark Continent.
L’art baroque et brutal de Johan Creten, tel des vanités, dévoile de manière allégorique, les sentiments humains à travers le monde végétal et animal. 

Galerie Emmanuel Perrotin 
76 rue de Turenne
10 impasse Saint Claude 
75003 Paris  
T : +33 (0)1 42 16 79 79
info-paris@galerieperrotin.com  
www.galerieperrotin.com



Pour toutes les images : Copyright Creten/Adagp, Paris, 2009 & Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin, Paris & Miami