vendredi 30 octobre 2009

Jean Rault à la Galerie Isabelle Gounod


Diana QUINBY - Hervé RABOT - Jean RAULT
Du 31 octobre au 19 décembre 2009
Vernissage le samedi 31 octobre de 16h à 21h 
 
Carte blanche à Philippe CYROULNIK 

 
 
 
 
 
 
 
Communiqué de presse:

Les trois artistes ici rassemblés font du corps une des préoccupations essentielles 
de leur travail. Le corps est avec eux soumis à la focale d’une  photographie ou 
d’un dessin qui en met à jour les ambiguïtés, en exhibe les tensions, à la limite 
de l’obscène. Ils mettent à nu les ambivalences, stigmates et marques ou masques 
dont il se pare. L’exposition à travers le regard de deux hommes et celui d’une 
femme nous invite à une mise à nu sans concessions mais éblouissante de puissance 
du corps.

Dans les nus d’Hervé Rabot, il n’y a pas une sublimation esthétique du corps mais 
au contraire une recherche sans concessions des tensions, des lignes de faille qui 
peuvent l’ouvrir comme une béance à lumière photographique, un art de sculpter 
l’exorbitante présence du nu, de la peau et des trouées qu’il offre en s’exhibant. 
Et si mise en gloire il y a, c’est celle de cette tension du corps exhibé à la limite de 
sa déchirure. Il se détache d’un fond bleu comme le manteau de la vierge ou rouge 
comme la chair ; un corps en tension et en extension dans des drapés de couleur ou 
sur un sol dur comme un terrain d’affrontement. Ces nus se détachent sur ces fonds 
monochromes comme des figures du corps tel qu’en l’extrême limite de son 
exposition il découpe et déchire la surface d’où il s’exhibe.

Diana Quinby réalise des autoportraits au miroir avec quelques autres dessins. Elle 
fouille dans les plis et les replis de sa peau sous le trait acéré de la mine de plomb 
les distorsions mêmes que la vie naissante inscrit dans la chair. Se configure dans 
ses dessins cette  proximité  entre le sensuel, le flétri et le laid dont le corps peut être 
porteur. Son dessin inscrit dans son grain la marque du temps comme une destinée.

Il y a là un regard à la fois attentionné et sans concession sur son corps de femme. 
Mais  cette  ambivalence de la  représentation  entre  le beau et pathétique, on la  
retrouve  aussi  dans  ses portraits de couple, et autres figures  saisies par sa mine 
de plomb. Même l’adolescence est  déjà grosse de sensualité  féminine. Le  
vêtement ici redouble et accuse même les courbes, les grossesses voir même les 
difformités potentielles  du corps. Il y a chez Diana Quinby une façon de  saisir  
le  corps  dans ses plis intimes, dans les  ambiguïtés  dont il est porteur et dans 
cette contiguïté que la  chair entretien avec sa déchéance qui la rapproche d’artistes 
comme John Coplans ou Cummings.

Jean Rault depuis très longtemps pratique en particulier le portrait et plus 
particulièrement le nu. C’est un nu sans concession mais aussi dans la proximité du 
modèle, voire même son intimité qu’il revendique. Il se reconnaît comme 
prédécesseurs de référence Diane Arbus et August Sander. Il choisit toujours des 
situations où le corps laisse percer des pulsions inconscientes. Mais s’y marque 
aussi la part d’altérité à la norme qu’il  recèle ; la part de simulacre, de blessures 
voire de pathologies dont il est  modelé.  Il  est clair que ses portraits exposent le 
simulacre de l’identité féminine, le trouble engendré par la confusion incomplète 
entre le masculin et le féminin, la contiguïté entre l’intrigante recomposition au 
féminin de corps masculins. Sous les apparats du magique et du festif  perce la  
violence du  grotesque. Et sous les plis de la robe ou du kimono se dévoile la vérité nue 
et rude du corps. Dans l’éventail de ses apparats, sous les masques de ses fards et 
dans les ambiguïtés de son identité.

Philippe  CYROULNIK, septembre 2009

       
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